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Multitasking: le Mythe Moderne

Dans une société obsédée par la vitesse et la productivité, le multitasking est perçu comme une compétence-clé, voire un superpouvoir. On l’érige en modèle de performance. Pire encore : on prétend que les femmes en seraient naturellement douées.

Mais que dit la science ? Spoiler : le cerveau humain n’est pas fait pour le multitasking, quel que soit le genre. Et croire l’inverse, c’est non seulement contre-productif, mais aussi dangereux pour la santé mentale.

Le multitasking n’existe pas vraiment

Neurologiquement, le cerveau ne peut se concentrer pleinement sur deux tâches cognitives complexes à la fois. Ce que nous appelons “multitasking” est en réalité du task-switching — une alternance rapide entre plusieurs tâches.

Une étude de l’Université de l’Utah (2009) a montré que seulement 2,5 % des individus sont de véritables « supertaskers », capables de gérer efficacement plusieurs tâches à la fois sans perte de performance. Les 97,5 % restants voient leur efficacité chuter jusqu’à 40 %.

Surcharge mentale, baisse de performance

Lorsque tu passes sans cesse d’une tâche à l’autre, ton cerveau doit se “reconfigurer” à chaque fois. Ce processus est coûteux :

  • Tu perds du temps (jusqu’à 23 minutes pour retrouver ton focus complet selon l’Université de Californie Irvine)
  • Tu augmentes le risque d’erreurs
  • Tu fatigues ton système exécutif (le centre décisionnel du cerveau)

Et au fil des jours, cela crée du stress chronique, de l’irritabilité, une baisse de créativité, et souvent… du burn-out.

Femmes et multitasking : un mythe genré à déconstruire

On entend souvent : « Les femmes sont naturellement multitâches, elles savent tout gérer. »

Cette idée reçue est non seulement infondée scientifiquement, mais aussi toxique culturellement.

Les faits :

Une méta-analyse de 2021 publiée dans Psychological Bulletin (Wang & Taatgen) conclut qu’aucune différence significative n’existe entre les sexes dans la capacité à faire du multitasking.
Autrement dit : ni les femmes, ni les hommes ne sont faits pour ça.

Ce mythe renforce une charge mentale déjà démesurée chez les femmes, en particulier dans les sphères pro/perso où elles sont attendues sur tous les fronts.

=> Résultat : elles culpabilisent plus vite, s’épuisent plus profondément, et peinent à poser des limites. Ce n’est pas une question de talent, mais de pression sociale.

Focus = puissance

Les meilleurs résultats viennent toujours de l’attention pleine, pas de la dispersion. Le vrai pouvoir, aujourd’hui, c’est de savoir se concentrer sur une seule tâche à la fois.

« Notre cerveau est câblé pour se concentrer sur une chose à la fois. Lorsque nous pensons faire plusieurs choses, nous commettons plus d’erreurs et faisons tout moins bien. »

Earl Miller (MIT) , neuroscientifique

Dans mes accompagnements en coaching, je constate que la croyance selon laquelle il faudrait tout gérer en même temps est profondément ancrée, surtout chez les femmes. Elles se sentent souvent obligées d’être partout à la fois : efficaces, disponibles, réactives, irréprochables. Ce conditionnement crée une pression constante et une forme d’auto-exigence silencieuse mais ravageuse. Ensemble, nous travaillons à déconstruire ces injonctions. L’objectif est de remettre le focus au centre de la stratégie : clarifier les vraies priorités, éliminer les distractions invisibles, identifier les actions à fort impact, apprendre à dire non sans culpabilité, et surtout, redonner sa juste place au repos. Car le repos, loin d’être une faiblesse, devient un véritable levier de performance quand il est assumé et intégré à ton rythme. Ce recentrage permet non seulement de retrouver de l’énergie, mais surtout de reprendre le pouvoir sur ton temps, au lieu de le subir.

Le multitasking n’est pas une preuve de performance, c’est une stratégie de survie déguisée. On croit gagner du temps, mais on perd en qualité, en clarté, et en énergie. Ce mythe moderne entretient une illusion d’efficacité qui épuise plus qu’elle ne libère — surtout chez les femmes, à qui on a fait croire que tout porter était naturel.

Aujourd’hui, choisir le focus, c’est choisir la lucidité. C’est oser ralentir pour aller plus loin, poser des limites pour mieux créer, faire moins mais mieux.

En coaching comme dans la vie : ce n’est pas en ajoutant plus de choses à ta to-do que tu avances, mais en apprenant à en enlever.

Le vrai pouvoir, ce n’est pas tout faire. C’est savoir ce qui mérite vraiment ton attention.

Amal H.

La vraie croissance vient de l’équilibre entre agir et être.
— Amal H.

Fondatrice de Mentor Roots | Auteure, Chasseuse de tête, PNL & Positive Psychologie Coach
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