Ce Qu’il Faut pour être une Cheffe, une Mère et une Femme : l’Équilibre Fragile du Cœur et du Courage

Il y a ces femmes que l’on croise dans la rue, dans les couloirs d’entreprise, dans les salles de réunion ou à l’école à 16h30. Elles semblent tout mener de front : carrière brillante, enfants épanouis, maison organisée, couple complice. Et pourtant, derrière chaque sourire maîtrisé et chaque agenda millimétré, il y a une réalité plus complexe, plus humaine, plus courageuse.

Être cheffe, mère et femme, ce n’est pas additionner trois rôles. C’est en vivre trois en même temps, avec les tiraillements, les doutes et l’amour que chacun implique.

Être cheffe : porter la vision, affirmer sa voix

Dans un monde encore trop souvent façonné par des codes masculins, être une femme leader, c’est s’imposer sans s’effacer. C’est diriger avec fermeté sans perdre sa douceur, faire entendre sa voix sans renier sa sensibilité. C’est devoir prouver, parfois plus que les autres, que l’on a le droit d’être là, à cette place.

C’est aussi décider, trancher, endosser des responsabilités lourdes, tout en se demandant si l’on pourra être à l’heure pour le goûter ou ne pas manquer le petit mot laissé sur la table de la cuisine.
La culpabilité plane souvent, comme une ombre. Mais elle est aussi le miroir de l’amour que l’on porte à ce que l’on construit, des deux côtés du mur.

Être mère : donner sans mesure, aimer sans condition

Être mère, c’est vivre avec le cœur en dehors de soi. C’est se réveiller la nuit au moindre bruit, gérer les rendez-vous, les devoirs, les petits bobos, tout en répondant aux mails urgents. C’est courir entre deux mondes qui ne s’attendent jamais au même endroit : l’un demande de l’organisation, l’autre de la présence.

C’est aussi apprendre à lâcher prise. Accepter que l’on ne pourra pas tout contrôler, tout réussir, tout équilibrer. Mais que l’essentiel, c’est l’amour transmis, même dans l’imperfection.

Être femme : ne pas s’oublier dans la tempête

Dans la liste interminable des priorités, être femme passe souvent en dernier. Et pourtant… Comment donner sans s’être nourrie ? Comment aimer sans s’aimer un peu ?
Être femme, c’est continuer d’exister en dehors des rôles. C’est se rappeler que l’on a le droit d’être fatiguée, désirée, créative, vulnérable, puissante.
C’est protéger un espace, aussi petit soit-il, où l’on peut respirer sans performer.

Ce temps pour soi n’est pas un luxe. C’est une condition de survie émotionnelle. Lire, créer, danser, ne rien faire. C’est là que l’on recharge l’énergie qu’on offre ensuite au monde.

Être cheffe, mère et femme, ce n’est pas courir trois marathons en parallèle, c’est danser avec ses paradoxes, chaque jour, avec grâce et courage.

Et si le vrai courage, c’était de ne pas chercher la perfection ?

On parle souvent de “gérer”, “équilibrer”, “organiser”. Mais peut-être que l’essentiel est ailleurs. Peut-être que le vrai pouvoir, c’est d’accepter de ne pas tout réussir en même temps. D’embrasser l’imperfection, de faire la paix avec ses limites, de pleurer parfois, de ralentir souvent.

C’est dans cette honnêteté-là que réside la force. Celle qui inspire d’autres femmes à ne pas se juger. Celle qui dit à nos enfants : “Tu peux tout être, mais pas tout à la fois, et c’est OK.”
Celle qui rappelle à son partenaire: “Je suis forte, mais j’ai besoin d’être portée aussi.”